Les troubles obsessionnels compulsifs peuvent être pénibles et vous empêcher de mener votre vie quotidienne. Mais il existe des traitements qui peuvent vous aider.
Si vous souffrez d'un trouble obsessionnel-compulsif (TOC), vous avez des pensées dérangeantes que vous n'arrivez pas à chasser de votre tête. Il se peut également que vous fassiez certaines choses encore et encore, même si vous ne le voulez pas.
Ces pensées dérangeantes sont appelées obsessions. Et les choses que vous faites de manière répétée sont appelées compulsions. Les personnes atteintes d'un trouble obsessionnel-compulsif présentent souvent les deux. Les TOC provoquent beaucoup d'inquiétude et d'anxiété inutiles. Nous nous inquiétons tous inutilement de temps en temps - il est très courant de s'inquiéter d'avoir laissé la cuisinière allumée, ou de vérifier plus d'une fois que vous avez bien fermé la porte. Mais pour les personnes souffrant de TOC, ces inquiétudes peuvent prendre le dessus sur leur vie. L'effort pour essayer de les contrôler peut être très stressant. Le trouble obsessionnel-compulsif se manifeste généralement pendant l'enfance, l'adolescence ou l'âge adulte. Il n'y a pas de cause unique. Les gènes que vous héritez de vos parents peuvent jouer un rôle. Le trouble obsessionnel-compulsif peut également être causé par des événements qui surviennent dans votre vie et par votre façon de voir le monde.
Les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs présentent deux types de symptômes. Les obsessions sont des pensées importunes et dérangeantes. Vous pouvez avoir des images ou des pulsions qui qui vous viennent sans cesse à l'esprit. Il est difficile de s'en débarrasser. Voici quelques exemples :
Les compulsions sont des actions que vous vous sentez obligé de faire pour mettre fin à vos pensées obsessionnelles. Voici quelques compulsions courantes :
Si vos symptômes n'interfèrent pas trop avec votre vie, votre médecin peut dire que vous souffrez d'un TOC léger. Si vos symptômes sont très pénibles et vous empêchent de poursuivre votre vie quotidienne, vous souffrez peut-être d'un TOC grave.
Parfois, les personnes atteintes de TOC ont un problème de répétition de mouvements, de sons ou de mots. C'est ce qu'on appelle des tics. Certaines personnes atteintes de TOC souffrent également de dépression.
Les principaux traitements du trouble obsessionnel-compulsif sont un traitement par la parole appelé thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et des médicaments antidépresseurs.
Il est difficile de dire lequel de ces traitements est le plus efficace. Vous devrez peut-être essayer plus d'un traitement ou combiner des traitements.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un traitement par la parole (psychothérapie). Vous travaillez avec un thérapeute pour trouver des moyens pratiques de faire face à votre TOC. Il est prouvé qu'elle peut vous aider à réduire les symptômes du trouble obsessionnel-compulsif.
La TCC s'intéresse à vos croyances sur le monde. Dans le cadre de votre traitement, votre thérapeute peut :
On vous donnera probablement des exercices à faire entre les séances. Il vous sera demandé de vous mettre dans des situations qui vous rendent anxieux et d'utiliser les techniques que vous avez apprises pour y faire face.
Bien que la TCC puisse fonctionner pour les adultes et les enfants, le traitement rend certaines personnes très anxieuses. Certaines personnes abandonnent la TCC pour cette raison.
Les antidépresseurs, dont un type appelé inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent aider les personnes souffrant de TOC.
Nous ne savons pas si l'association de médicaments et d'une TCC est plus efficace qu'un traitement seul. Mais les traitements sont souvent combinés pour les personnes souffrant de TOC sévères, ou pour les personnes qui ne sont pas aidées par un seul traitement. Tous les antidépresseurs peuvent provoquer des effets secondaires chez certaines personnes, notamment la somnolence, la sécheresse de la bouche, des tremblements, la constipation et des douleurs de l'estomac. Par conséquent, les antidépresseurs doivent être utilisés avec prudence, surtout chez les jeunes. La TCC est généralement le premier choix de traitement pour les enfants et les adolescents. Un des effets secondaires des ISRS est qu'ils peuvent vous faire penser au suicide au début du traitement. Le risque est plus élevé chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes de moins de 25 ans. Si vous prenez un antidépresseur et que vos pensées ou vos sentiments vous inquiètent, consultez immédiatement votre médecin. Si un antidépresseur ne vous aide pas ou pas suffisamment, votre médecin peut vous recommander de l'associer à un autre médicament. Par exemple, un ISRS peut être associé à un autre antidépresseur ou à un antipsychotique. Les antipsychotiques sont généralement utilisés pour traiter les problèmes de santé mentale qui font perdre le contact avec la réalité, comme la schizophrénie, mais ils peuvent aussi parfois aider à traiter les TOC. Les antipsychotiques peuvent avoir des effets secondaires chez certaines personnes, notamment la somnolence, la prise de poids, les tremblements, les nausées et les vertiges.
L'exposition à certains antidépresseurs lors de la grossesse expose éventuellement à une augmentation du risque de troubles du neurodéveloppement chez les enfants à naître. Si vous êtes enceinte ou envisagez une grossesse, parlez-en à votre médecin. Le site du Centre de Référence sur les Agents Tératogènes (CRAT) vous permettra de trouver des renseignements détaillés sur chaque traitement.
Certains antidépresseurs peuvent provoquer des symptômes de sevrage si vous arrêtez soudainement de les prendre ou si votre dose est réduite. Si vous décidez d'arrêter de prendre un antidépresseur, parlez-en d'abord à votre médecin. Il est recommandé de diminuer progressivement d'environ 10% de la dose initiale toutes les une à quatre semaines.
Le trouble obsessionnel-compulsif affecte différentes personnes de différentes manières. Certaines personnes trouvent que leurs symptômes vont et viennent. D'autres ont les symptômes en permanence. Si vous souffrez d'un trouble obsessionnel-compulsif très grave, vous pouvez avoir des difficultés à travailler ou à faire face à la vie quotidienne. Un traitement peut vous aider.
Références : British Medical Journal "patient leaflets", National Health Service "Mental health", la Revue Prescrire "Antidépresseurs IRS et grossesse : troubles neuropsychiques à long terme ?", la Revue Prescrire "Arrêt d'un antidépresseur : planifier une diminution progressive des doses"
Mis à jour le 03 Août 2022